Le Groupe parlementaire MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) était face à la presse ce mardi 6 mars 2018. La question de la rémunération des agents du public, la rentrée parlementaire du 7 mars prochain et la question du procès du putsch manqué étaient les différents points qui constituaient l’ossature de cette conférence de presse. Sur l’’affaire dite de rémunération des agents du publics qui fait des gorges chaudes, le principal conférencier, Lassina Ouattara, par ailleurs président du groupe parlementaire MPP a indiqué que le « budget de l’Etat n’est pas extensible à souhait » et que si « aujourd’hui la fonction publique est enrhumée, nous tous nous éternuons ».
Avec la grogne sociale que connait le Burkina Faso depuis quelque deux années maintenant, il était temps pour l’Etat, selon Lassina Ouattara et ses camarades, de marquer un arrêt pour que toutes les parties prenantes puissent dialoguer autour d’une même table afin de trouver une issue favorable à cette crise. « Les statuts particuliers qui se revendiquent tous les jours créent des incidences financières et le budget de l’Etat n’est pas extensible à souhait. Même si on décidait de prendre tout le budget de l’Etat pour payer les fonctionnaires, à un moment donné, si les infrastructures ne suivent pas, le développement ne va pas suivre. On ne pourra pas à un certain moment honorer cette masse salariale et on se retrouvera dans une autre crise majeure», soutient le président du groupe parlementaire MPP, précisant qu’avec la crise sociale que traverse le pays, il est impératif d’impliquer toutes les forces vives de la nation dans les négociations entamées par le Gouvernement pour une sortie de crise. « Aujourd’hui si la fonction publique est enrhumée, nous tous nous éternuons », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les ressources financières de l’Etat soient limitées.
Les conférenciers ont invité tous les partenaires sociaux sur une même table d’échange avec le gouvernement afin de discuter sur les conditions de rémunération des agents de l’Etat. Ils lancent ainsi un appel solennel à toutes les parties prenantes au sens de la responsabilité en vue de « la pérennité de notre fonction publique et de la santé de nos finances publiques ».
Si certains syndicats avaient dénoncé l’implication des forces vives de la nation dans les échanges sur les conditions de rémunération des agents de l’Etat, Lassina Ouattara pense que cette conférence est de portée majeure pour la nation et chaque composante a son mot à dire. « L’Etat n’est pas un employeur quelconque qui peut se permettre tout avec l’argent de toute une nation », explique-t-il, rappelant qu’ « entre l’économie de subsistance et une économie de développement, il faut faire un choix ». A l’image d’une entreprise, il y a des dépenses qui sont soutenables et il y en a d’autres qui ne le sont pas selon le principal conférencier qui estime que l’Etat pourrait dire ce qui est soutenable, ce qui est faisable ou ce qui ne l’est pas du tout. «Si on n’endigue pas le problème aujourd’hui, demain il ne sera pas sûr qu’on y parviendra », pense-t-il.
Sur l’affaire du procès du putsch manqué qui a été ouvert et suspendu le 27 février dernier, les conférenciers ont souhaité que la vérité et la justice triomphent et que les coupables répondent indéniablement de leurs actes. Ils interpellent aussi la justice sur le traitement diligent de tous les dossiers pendants à son niveau.
Pour apporter son soutien à toutes les vaillantes forces de défense et de sécurité qui luttent chaque jour contre le terrorisme et ce souvent au péril de leur vie, le Groupe parlementaire MPP a décidé de tenir du 16 au 18 mars prochain dans le Sahel à Dori, ses journées parlementaires autour du thème : « Problématique de l’insécurité et de l’incivisme : quel regard et quel apport du groupe parlementaire MPP ».
Armand Kinda
Infowakat.net
