Dans certains quartiers de la ville de Ouagadougou, des habitants se plaignent de l’installation des antennes pylônes dans leurs secteurs d’habitation. Ainsi, le ministère des postes et de l’économie numérique a initié une rencontre d’explication ce jeudi 26 mars 2015 entre les promoteurs de téléphonies mobiles et les citoyens plaignants.
Des troubles de sommeil et des nuisances sonores des groupes électrogènes, des risques de maladies tels le cancer, les problèmes oculaires et autres ; ce sont là quelques plaintes relevées par la ligue des consommateurs du Burkina. Ces plaintes dues à l’installation des antennes pylônes dans leurs zones d’habitation constituent un bras de fer entre citoyens riverains et promoteurs de téléphonie mobile. Ce jeudi 26 mars 2015, ils ont répondu massivement à l’appel du ministre des postes numériques afin de pouvoir ‘’déverser leur colère’’ sur les responsables des réseaux.
Réunis autour d’une même table, c’est d’abord les plaignants qui ont eu droit à la parole sur autorisation du ministre Nebila YARO. Prenant la parole, un plaignant résident au quartier Tanghin, du nom de Isidore Compaoré, déclare sur un ton vivement révolté que « si la technologie doit prendre notre vie, je préfère reculer vingt (20) ans en arrière ». Celui-ci se dit choqué par l’attitude des agents de la téléphonie mobile qui « violent leur intimité » et causent des risques sanitaires. D’autres plaignants ont également abondé dans le même sens en stigmatisant « le manque de respect de ces agents » ainsi que leur manque de communication et de considération vis-à-vis des populations riveraines.
Cependant, la ligue des consommateurs, par la voix de son secrétaire général de la section du Kadiogo Zaida Pascal, revient sur les textes en évoquant le droit à l’information du consommateur qui est ‘’bafoué’’. De ce fait, il exige que les opérateurs de téléphonies entreprennent une démarche d’excuse auprès des populations.
Les opérateurs de téléphonie mobile ont, pour leur part, démenti formellement l’argument de risques sanitaires avancé par les citoyens. Pour eux, les pylônes n’émettent aucune nocivité quelconque qui soit nuisible à la santé. Concernant les nuisances sonores, le directeur de régulation et des affaires juridiques de Airtel, Daouda SANOU, estime que les groupes électrogènes – utilisés comme relais en cas de délestage – ont une sonorité beaucoup amoindrie pour provoquer des troubles de sommeil. Ces derniers promettent néanmoins de tenir compte des reproches qui leur sont faits pour s’améliorer dans leur « mission de service public ».
Le ministre Nebila YARO a quant à lui invité les opérateurs à plus de communication et au respect strict de leur cahier de charge. Il propose de multiplier la mutualisation des infrastructures dans les quartiers et travailler à l’insonorisation maximale des groupes électrogènes. Le ministre a par ailleurs recommandé la mise en place d’un cadre de concertation devant réunir l’ensemble des acteurs en vue de trouver des solutions. Selon Nebila YARO, « s’il faut changer la législation, le gouvernement est prêt à le faire ».
O.N
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