Sécurité : « Roch devrait aller prendre conseil chez Blaise, son ancien mentor » Abraham Badolo de l’ADP

L’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) a animé une conférence de presse ce 28 mars 2018 à Ouagadougou. Au menu des échanges, la réponse du gouvernement Thiéba face à l’insécurité. Pour Abraham Badolo, Roch Marc Christian Kaboré devrait démissionner.

Abraham Badolo a d’abord rappelé l’état des lieux, notant « plus de 80 attaques » et plus de 133 morts. Pour lui, « l’heure est grave ». Il estime que ces attaques démontrent « l’inefficacité de la réponse apportée par le gouvernement ». Il reproche aussi aux gouvernants de se réfugier « derrière la théorie du complot et la diabolisation systématique de l’adversaire politique » au lieu « de proposer une réponse adéquate au terrorisme ». Il se demande comment peut-on diaboliser un adversaire politique qui, hier, était son camarade et au titre duquel l’on a occupé les hautes fonctions du pays. En tout cas, l’ADP est convaincue que la situation d’insécurité actuelle dénote « d’un manque de vision, du tâtonnement et de la gestion approximative des affaires publiques par le pouvoir en place ». Elle en veut pour preuve que certaines OSC telles que le Brassard noir sont manipulées par le pouvoir.

Si Abraham Badolo estime que ce n’est pas à lui de proposer des solutions à Roch Kaboré, il donne tout de même quelques pistes. Pour lui, les uns et les autres doivent oublier leurs intérêts égoïstes pour penser à l’intérêt de la nation. Il préconise donc que le président du Faso aille discuter avec son ancien mentor Blaise Compaoré pour trouver les solutions idoines à l’insécurité du pays. A la question de savoir si cela n’impliquerait pas de pactiser avec les terroristes, le responsable de l’ADP est sans équivoque. « Peu importent les manières par lesquelles il va passer, ça ne me regarde pas. Tout ce que nous voulons, c’est pouvoir vaquer à nos occupations sans être inquiétés ». En outre, Abraham Badolo assure qu’il n’a rien contre Roch Kaboré ou ses ministres. « C’est leur manière de gérer qui me pose problème », dit-il. En plus de l’insécurité, il déplore que la corruption soit encore plus accentuée que sous le règne de Blaise. Du reste, « si Roch était un patriote, il aurait démissionné il y a longtemps », conclut Abraham Badolo.

Arthur Zongo

Infowakat.net