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Sociétés de gardiennage : Les dessous du métier du personnel féminin

Les femmes s’intéressent de plus en plus à l’activité de vigile de nos jours. Faute de moyen et de travail, elles en font leurs activités principales pour subvenir à leur besoin. Souvent confrontées à d’énormes difficultés dans l’exercice de ce métier, elles n’ont que les durs labeurs et des salaires dérisoires en fin de compte. Infowakat.net est allé à la rencontre de quelques-unes. Bon à savoir !

Le métier de vigile pour la gente féminine demande beaucoup de ténacité et de sacrifices au Burkina Faso. A vélo, elles doivent être au service à partir de 06h du matin pour descendre au plus tard à 18 h 30mn. Florence Bazongo, venu à Ouaga avec son mari en 2018 exerce ce métier il y a bientôt deux ans. Abordant le sujet, elle égraine d’abord un chapelet de difficultés dans un français approximatif. « Je quitte à la maison à 5h30 venir monter ici (trypano) à 06h. On descend à 18h souvent le remplaçant ne vient pas vite te remplacer. L’argent est aussi minable. Souvent on te paye entre 35 000 à 40 000 FCFA. C’est vraiment difficile ». Cette dame âgée de 32 ans, abandonne son enfant de six (06) ans seule à la maison pour son travail. « Souvent, elle s’amuse avec les petits enfants du quartier » a-t-elle dit l’air triste. Elle dit le plus souvent rentrer trouver que son rejeton dort. Un enfant dont l’éducation est assurée par les bambins du quartier.

Les obligations familiales et sociales, ne permettent pas aux femmes d’être efficaces, pour ce travail de terrain. « A la descente, je vais payer mes condiments au marché de Paspanga, arrivée à la maison, je commence à préparer. D’ici à 21 heures, le repas est prêt. C’est la nuit que je lave mes habits également. C’est dur et ce n’est pas bon pour les femmes, mais on va faire comment. Je ne dors pas assez et tout le corps me fait mal. C’est vraiment fatigant », a-t-elle témoigné.

Celle qui rêvait d’être transitaire voit désormais ses rêves brisés entre les quatre murs de trypano. Elle justifie cela par son échec au BEPC à trois reprise.

Autre lieu, Salimata Compaoré, 20 ans, monte la garde. Avec un regard effaré, elle vient de commencer le travail à peine deux mois. Elle est réserviste et n’a pas un lieu fixe de travail. Son rôle est de passer d’un quartier à l’autre pour remplacer ses collègues ou leur donner repos. Son moyen de déplacement, un vélo. Elle habite à Kalgondin à côté de l’Aéroport international de Ouagadougou. Auparavant, elle aidait une femme dans un restaurant de la place sans salaire.

Bien qu’elle perçoive 40 000 F CFA par mois pour son nouveau travail, elle souligne d’énormes difficultés. La difficulté majeure pour elle, consiste à faire le vélo arpentant la ville de Ouagadougou pour relayer ses consœurs. Avec juste raison, Mlle Salimata porte une grossesse de 04 mois dont l’auteur est un jeune militaire. Dubitative, elle ignore si leur relation va perdurer.

Issue d’une famille de 12 enfants, chaque enfant essaie de se débrouiller comme il peut pour subvenir à ses propres besoins. Elle nourrissait l’ambition d’être une infirmière, mais ses parents ne l’ont jamais inscrite à l’école. « Mes parents n’ont pas voulu que je parte à l’école. Or, je voulais devenir un personnel soignant. Si j’avais étudié, ma situation serait meilleure » dit-elle avant d’étaler des rires à gorge déployée.

Devant l’immeuble Baoghin (ministère de la femme) à Larlé, Nadège Zongo, habitante de Kouritenga accueille les visiteurs. Très joviale, elle lance à tout hôte ceci : « Bonjour Monsieur. Que désirez ? ». N’étant pas elle aussi dans une très bonne posture sociale, elle était obligée de faire ce métier. « Je faisais la troisième et par manque de scolarité, je me suis retrouver à faire ce travail. Ça fait deux ans que je travaille ici » a-t-elle regretté.

Tout comme ses prédécesseures, elle juge le salaire insignifiant car elle est payée à 35 000 FCFA. Elle résume les difficultés du métier en peu de mots. « Vous voyez les véhicules qui sont garés, ici les bandits viennent souvent enlever la batterie. En cas de perte, on coupe nos salaires à la fin du mois. C’est un problème. Pas de permission pour rendre visite à un parent », a-t-elle déploré l’air perdue. Mlle Nadège, célibataire sans enfant à 22 ans, mesurant un 1m70 de taille filiforme. Sa passion, devenir une policière un beau jour. J’ai, affirme-t-elle, passé le concours de la police municipale cette année, niveau CEP mais les résultats ne sont pas encore sortis.

En attendant la concrétisation de leurs rêves, l’Etat, doit veiller à l’assainissement de la filière où prospèrent des entrepreneurs peu soucieux du respect de la législation. Avec plus de volonté et d’efforts, le ministère en charge de la Sécurité, peut se pancher sur leurs cas afin de contribuer à donner un nouveau souffle à ce métier.

Youssouf KABDADOGO
Infowakat.net

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