STAF : Une compagnie tristement célèbre ?

Les deux premiers mots qui viennent à la tête d’un certain nombre de citoyens quand on parle de STAF sont : vitesse, accident. En effet, la compagnie de transport a plusieurs fois été impliquée dans des accidents, souvent mortels. L’on se souvient qu’une action en Justice a même déjà été intentée. Bref, la compagnie a encore confirmé ces stéréotypes dans la soirée de ce lundi 29 janvier, avec cet accident à Koudiéré. Fort heureusement, il n’y a eu aucun mort, selon un de nos confrères.

Encore un accident ! Le véhicule était en partance pour la capitale en provenance de Dédougou, semble-t-il. Des passagers de la compagnie confient avoir été surpris par l’accident. En effet, relatant les faits, un homme raconte que le car est allé entrer en plein dedans dans un camion qui était stationné, immobile. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?

Malheureusement, nous ne sommes pas encore à cette époque où les voitures sont aussi dotées de boîte noire. Aussi allons-nous nous contenter d’hypothèses. Celle prédominante est que le conducteur devait être dans les bras de ce cher morphée. Sinon comment expliquer cet accident qui aurait pu être évité ? A en croire un témoin, il n’y a pas eu de traversant subit qui aurait pu surprendre le chauffeur ni de difficulté apparente. Toute chose qui peut corroborer l’hypothèse. Le car serait donc allé s’enfoncer allègrement dans le train du camion stationné. En plus, le chauffeur aurait même été propulsé dans le pare-brise qui le retenait prisonnier jusqu’à ce qu’il soit secouru. Quoi? Sa ceinture de sécurité serait-elle restée à ouaga? Somnolait-il ? J’ai beau chercher une autre hypothèse plausible, mais je n’en trouve point.

Les causes de cette somnolence (Si les enquêtes prouvent cela) peuvent être multiples mais passons. Qu’elle soit due à la fatigue, à l’alcool, à une négligence, à un excès d’heures au volant, les responsables de la compagnie de transport ont tout intérêt à prendre des mesures idoines. Ces mesures peuvent être de s’assurer que les conducteurs recrutés aient un sens très élevé de la responsabilité. Ils pourraient également veiller à ce que les chauffeurs ne travaillent pas au-delà du nombre d’heures requis par les textes. Pour ce faire, il est impératif de recruter le nombre de conducteurs nécessaires afin qu’ils puissent se relayer de manière régulière. Mais connaissant l’esprit d’économie qui prévaut sous nos cieux, je suis conscient qu’il s’agit d’un « sacrifice » pour eux, mais il faut y consentir, si ce n’est pas encore fait. Ces pistes sont valables pour les autres compagnies aussi. En outre, j’ose espérer que la bataille de Simon Compaoré pour la limitation de vitesse est un acquis véritable. Par ailleurs, l’on est tenté de se demander si la compagnie STAF ne tire jamais de leçon de ses accidents à répétition. Pourquoi ces erreurs se répètent-elles, alors que c’est la vie de nombreux citoyens qui est mise en danger ? Les autorités compétentes pourraient en outre interpeller ces ‘’fous du volant’’ ou prendre des mesures si cela persiste.

Loin d’une campagne de diabolisation, il s’agit seulement d’attirer l’attention pour faire l’économie de ces catastrophes. Sinon, STAF n’a pas que des défauts. En effet, une valeur à apprécier à sa juste valeur, c’est le sens de la ponctualité. En général, la compagnie semble respecter les heures de départ annoncées. En plus, il arrive à certaines occasions, qu’elle conseille aux passagers en attente de surveiller leurs affaires, car il n’y aurait pas que des passagers. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !

Bref, il est cependant normal que l’on s’attarde sur les taches d’huile pour qu’elles soient corrigées. Autrement, on serait dans une complaisance, qui n’est pas constructive. La compagnie ferait donc mieux de conserver et améliorer les acquis d’une part et tourner la page des accidents d’autre part. Il y va de sa réputation et surtout de la vie de nos concitoyens.

Leroi Arthur Zongo

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