Créée en 1999 à Syrtes en Lybie, l’Union Africaine (UA) était censée prendre le relais de l’Organisation de l’Unité Africaine, OUA. Sauf que 19 ans après sa création, l’organisation continentale peine visiblement à sortir du symbolisme.
C’est le constat qui s’impose sur le terrain diplomatique où l’UA est totalement absente des grands sujets internationaux, parfois sur des questions qui la concernent pourtant directement. Qu’il s’agisse de conflits armés, de terrorisme, d’économie, de démocratie ou d’immigration, la voix de l’Afrique est quasiment inaudible sur la scène interminable. Pourquoi un tel constat échec ?
La réponse est simple : il n’y a pour pas de diplomatie africaine qui aurait pourtant été la traduction d’une volonté réelle des pays africains d’aller vers un projet commun, capable de leur offrir une place honorable dans le concert des nations . Les péripéties de l’Aquarius, ce bateau humanitaire chargé d’immigrés (majoritairement africains) et qui a été refoulé par les autorités italiennes vers les côtes espagnoles a ainsi montré les limites objectives d’une impossible et invisible unité africaine.
Une cinquantaine de pays, une cinquantaine de voix
Arcboutée sur des lignes de souveraineté étriquée, la cinquantaine d’Etats membres de l’UA étale continuellement ses divergences sur la place publique et montre une incapacité totale à prendre en charge les problèmes de leurs concitoyens. Ce qui n’est évidemment pas à leur honneur.
En 2007-2008, l’échec retentissant sur la mise en place du gouvernement de l’Union, au Ghana, en a été une autre illustration. Elle aura profondément divisé les différents acteurs qui se sont perdus en d’interminables conjectures sans que rien de concret ne puisse émerger de ces querelles byzantines. Comme pour signifier que les lignes de fracture qui ont jalonné la marche du continent au début des indépendances existent toujours. En plus de ces rivalités destructrices entre pays, pour ne pas dire entre dirigeants. Bref du rêve à la réalité il y encore des efforts à faire.
En tout état de cause on peut dire que la récente élection du rwandais Paul KAGAME à la présidence tournante de l’organisation, n’a pour l’instant pas encore provoqué le déclic tant espéré. Ce qui constitue une source d’inquiétude supplémentaire au moment où les grands blocs régionaux se construisent et se renforcent.
Jules SIMON
Infowakat.net