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Vote du code électoral : « Cette forfaiture constitue une grave menace pour la cohésion sociale », Karfa Basile Sora

Depuis le 16 octobre 2016, l’échiquier politique burkinabè a enregistré l’arrivée d’un nouveau parti, Les Républicains du nom de ce nouveau parti. Porté sur des fonts baptismaux par un groupe de dissidents de l’Union pour la république de Toussaint Abel Coulibaly, Les Républicains se sont alignés derrière le chef de file de l’opposition et son président, Amadou Traoré assure actuellement la présidence de la CODER. Pour nous permettre de mieux connaître le parti et ses ambitions, Secrétaire national chargé de l’administration et de la communication du parti, Karfa Basile Sora a bien voulu accorder à infowakat.net un entretien. Dans cette interview, Karfa Basile Sora revient également sur l’actualité nationale.

Pouvez-vous vous présenter ?

Karfa Basile Sora : Je me nomme  Karfa Basile Sora, secrétaire national chargé de l’administration et de la communication du parti Les Républicains. Je suis natif de la commune rurale de Balavé dans la province des Banwa, région de la Boucle du Mouhoun, agent de l’administration publique.

Pouvez-vous, nous présenter votre parti ?

Notre parti, « Les Républicains » (LR), a été créé le 9 octobre 2016, le parti a pour  devise  Liberté-Egalité-Justice.

Nous sommes des républicains démocrates et nous pensons qu’il faut mettre ou remettre la liberté au cœur du débat politique, estimant que sans elle, il n’y a ni prospérité, ni bonheur possible. Pour nous, la Constitution qui fait sienne la déclaration universelle des droits de l’homme est le texte fondateur de la République.

Nous sommes donc pour la promotion de la culture républicaine et démocratique au sein de la société burkinabé, avec la particularité que celle-ci doit tenir le plus grand compte à la fois de nos conditions réelles d’existence et de la spécificité de notre culture.

L’emblème de notre parti est l’aigle royal. La tête de l’aigle au bec rouge et au plumage noir et blanc sur fond blanc représente le logo du parti. La tête de l’aigle est encadrée par les sigles LR.

Le choix de cet emblème a été guidé par le fait que l’aigle, oiseau emblématique par excellence est resté, d’un point de vue symbolique, l’image parfaite de la souveraineté incarnant les pensées élevées. Symbole du courage et de la puissance, l’aigle vole haut et a une vue perçante qui fait de lui, le seul oiseau capable d’apercevoir et de se concentrer sur l’objet qui l’intéresse, aussi haut qu’il se trouve dans le ciel.  Nous nous positionnons dans  l’opposition républicaine.

On vous connaissait beaucoup plus proche de Toussaint Abel Coulibaly, aujourd’hui vos chemins se sont séparés pouvez-vous nous donner la raison de ce divorce ?

La divergence sur leur alignement politique a conduit une partie des militants de l’UPR à divorcer d’avec Toussaint Abel Coulibaly

(Rires) effectivement, j’ai travaillé auprès de lui à L’UPR (l’Union pour la république), sinon qu’à L’UPR on était tous proches, au-delà des questions politiques où il était le président. Militant que j’étais, je le prenais pour un grand-frère surtout qu’on est de la même région et comme vous pouvez le constater en politique, on ne peut prévoir une compagnie dans l’éternité, mais sachez que même si  j’ai quitté L’UPR, Toussaint Abel Coulibaly reste toujours pour moi, un ainé, un conseiller, que je respecte beaucoup et je n’ai aucune gêne à le revoir si j’en ai l’occasion. J’ai décidé de quitter son parti sans tapage médiatique justement pour cette considération. Nos chemins se sont séparés par rapport à ce que vous venez de savoir à travers la vision qu’on voyait d’ailleurs venir.

Vous êtes membre du CFOP et de la CODER expliquez-nous ce positionnement ?

Nous sommes membre fondateur de la CODER dont nous assurons la présidence actuelle. Dans les jours à venir,  nous allons passer le témoin à « Le Faso Autrement» du Dr Ablassé Ouédraogo et ce, conformément aux textes qui régissent le fonctionnement de la CODER.

 Nous sommes convaincus que c’est par le dialogue, rien que le dialogue sincère et inclusif que nous arriverons à aplanir nos divergences. Ce dialogue sincère et inclusif tel que la CODER le voudrait, doit pouvoir réunir autour de la même table, toutes les filles et les fils du Burkina Faso y compris nos frères et sœurs contraints à l’exil.

C’est en commençant par nous parler franchement, dans la vérité et le respect que nous créerons le climat propice à la paix, à la quiétude et à la cohésion sociale. Tous les burkinabè ont leur place au Burkina Faso et peuvent contribuer à la construction de la mère patrie.

 Cette volonté du dialogue inclusif, compris de travers par certains, ne vise qu’une seule finalité, la cohésion nationale. Elle ne s’entend nullement comme une négation de la justice vraie et équitable qui doit rester le ciment de notre société.

Quant au CFOP, nous y sommes d’abord par solidarité avec les partis qui y sont membres, mais aussi parce que nous partageons un certain nombre d’idées. Je dois vous dire que nous n’avons pas encore formalisé notre adhésion pour la simple raison que nous nous sommes dit qu’il nous faudrait d’abord penser à notre implantation sur le terrain et se faire connaitre  surtout que nous sommes tous en grande partie dissidents de L’UPR de Toussaint  Abel Coulibaly et nous le feront sans tapage médiatique.

Quelles sont les perspectives pour votre parti dans un futur proche ?

Nous nous attelons à l’organisation de notre premier congrès ordinaire conformément à nos textes et qui se tiendra très bientôt. Aussi avec la CODER, nous participons activement pour les défis à relever qui sont d’actualité.

Le vote du nouveau code électoral fait débat ces derniers temps, votre avis sur la question ?

Cette forfaiture constitue non seulement une grave menace pour la cohésion sociale mais décrédibilise davantage l’autorité burkinabè vis-à-vis des pays frères et amis. Comment comprendre que le même Etat burkinabè qui écrivait aux autorités ivoiriennes en 2017 pour qu’elles reconnaissent la carte consulaire comme une carte fiable et sûre,  viennent à la renier lui-même, exposant du coup nos compatriotes à encore plus de tracasseries policières ?

Le parti « Les Républicains » déplore que le code électoral de notre pays soit une fois de plus livré aux instincts électoralistes d’un régime dont les échecs  patents ont fini par développer une paranoïa dangereuse et abjecte vis-à-vis de ses compatriotes de la diaspora.

Que pensez-vous du marathon judiciaire du putsch manqué de septembre 2015 ?

Comme vous le dites si bien, le procès du putsch en cours actuellement est plus qu’un marathon judicaire ;  à notre avis, l’aboutissement de ce procès devrait pouvoir unir davantage les burkinabè à travers les vérités qui devraient sortir, mais hélas vous conviendrez avec nous que ce procès historique ne peut se terminer sans la présence du ministre de la Défense de l’époque en l’occurrence ZIDA, qui, d’après les uns et les autres, vit actuellement au Canada. Pour toutes ces raisons, nous ne  pensons pas que ce procès dans sa forme actuelle soit équitable.

Le Burkina Faso est confronté à une insécurité sans pareille, notamment des attaques terroristes, votre appréciation ?

Le parti « Les Républicains » manifeste sa compassion aux familles des différentes victimes suite à ces attaques barbares. Que la terre libre du Burkina Faso leur soit légère. Ceci dit, nous pensons que le pouvoir devrait s’inscrire dans la démarche de la CODER pour aller à une réconciliation, c’est à travers cela que nous pourrons vaincre l’ennemi  car comme le dit l’adage, seul on avance et ensemble on avance mieux.

Et quelle est donc la démarche de la CODER ?

Le dialogue sincère et inclusif. Réunir autour de la même table, toutes les filles et les fils du Burkina Faso y compris nos frères et sœurs contraints à l’exil, une cohésion nationale pour que chacun apporte sa contribution et trouve une solution à ce phénomène funeste qu’est le terrorisme.

Quelle est votre lecture sur l’actualité de ces derniers jours, notamment la grève des chauffeurs-routiers et les attaques dans la région de l’Est ?

Sur la grève des chauffeurs nous pensons qu’il faut instaurer un dialogue véritable afin que chaque partie puisse s’exprimer sans tabou. Au sortir de ce dialogue franc, nous pourrons faire une bonne synthèse, parce que jusque-là, nous ne voyons pas ce dialogue et cela amène les uns et les autres à douter de l’autorité de l’État.

Depuis la prise du pouvoir par le MPP, la bonne décision que le gouvernement a prise est celle-là. La suspension des deux organisations des transporteurs et la levée du blocus des axes routiers. On peut lui tirer le chapeau car, on ne peut pas permettre à des organisations mafieuses de prendre en otage tout un pays et de sacrifier l’économie de tous les Burkinabè sur l’autel de leurs intérêts. Comment peut-on tolérer que l’on vende un litre d’essence à 2 000 FCFA à cause d’individus qui se croient tout permis ?

Quant aux dernières attaques survenues à Pama, en voyant la violence des images qui choquent plus d’un, on se demande si les Burkinabè ne se sont pas trompés quand ils espéraient que le pouvoir MPP avait suffisamment de l’expérience pour dérouler une stratégie et déployer les moyens nécessaires permettant à nos braves soldats de contrer nos ennemis et de donner l’espoir que le peuple attendait de leurs efforts des 30 et 31 Octobre 2014. Mais hélas ! Ils découvrent la réalité avec effarement au point qu’on lit leurs regrets sur leurs yeux. Toutefois, nous tenons à féliciter les forces de défense et de sécurité pour leur bravoure et leur sacrifice au service de la Nation. C’est le lieu pour moi d’appeler les uns et les autres à la vigilance et à coopérer avec les forces de défense et de sécurité.

Propos recueillis par  G. Maurice Belemnaba

infowakat.net

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1 commentaire

BoinZemOuinde Ouedraogo 31 août 2018 at 10 h 51 min

Foutez nous la paix tous ces mange-mils d’un autre siecle. Les burkinabe de ma trempe ne reconnaissent aucun des partis d’opposition comme credibles. Vous criez ainsi et quand on vous achete, vous allez encore venir devant pour nous expliquer pourquoi votre revirement. Vous etes tous pourris. Vous n’avez aucune ideologie politique. Merde alors!!?!

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