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Buzz de la semaine : Ah l’IUTS… Que faire ?

Suite à la décision du gouvernement de prélever l’Impôt unique sur les traitements et salaire (IUTS) sur les primes et indemnités des fonctionnaires à partir du mois de février 2020, les différents syndicats ont entamé des actions pour réclamer la suppression de l’IUTS dans le public, le privé ainsi que dans le parapublic. Le parti au pouvoir mouvement du peuple pour le progrès (MPP) trouve que l’IUTS dans le public est une manière d’établir la justice dans tous les secteurs.

Pour le MPP, l’application de l’IUTS est une manière pour le gouvernement de rétablir la justice sociale par une juste répartition de la fiscalité sur les primes et indemnités servies à tous les travailleurs des secteurs publics, parapublic et privé.

Le bureau du MPP affirme qu’il est regrettable que certains partenaires sociaux qui se considèrent comme les chantres de la justice sociale en le professant à longueur de meetings et de rencontres syndicales, s’opposent à ce rétablissement de la justice fiscale et appellent à des arrêts de travail.
Les syndicalistes ne l’entendent pas de la même oreille. Des actions sont donc lancées en vue de ramener, selon les organisations syndicales, le gouvernement à la raison.

Lire aussi : Burkina/Iuts : une marche prévue par les syndicats le 07 mars

Un préavis de grève de 120 heures a été déposé auprès du président du Faso. Les syndicats disent reconduire le mot d’ordre de grève si une réponse satisfaisante n’a pas été donnée.

Dans le préavis, le syndicat reproche au gouvernement d’opposer les travailleurs au reste de la population en les accusant de s’accaparer de 50% des recettes de l’Etat. L’autre reproche est le « mépris » des organisations syndicales à travers le non-respect des engagements pris avec elles.

« C’est une provocation de la part du gouvernement de vouloir opérer un passage en force avec l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des fonctionnaires de l’Etat. C’est une question qui suscite chez les travailleurs des incompréhensions, indignations », indique le collectif syndical.

Sur le même sujet : Buzz de la semaine : IUTS… l’ultime round ?

Les syndicats disent noter « l’amour du gouvernement pour les textes », quand il s’agit de les appliquer aux primes et indemnités des travailleurs, mais que celui-ci devient « subitement introuvable quand il s’agit de fixer les salaires des membres du gouvernement ».

Le syndicat lutte pour la satisfaction de sa plateforme. Ainsi le collectif syndical de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) observera un arrêt de travail de cent vingt (120) heures allant du lundi 16 mars 2020 à 00 heure au vendredi 20 mars 2020 à 24 heures sur toute l’étendue du territoire national.

Le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) a ouvert une session sur l’ IUTS. C’est une session qui va lui permettre de faire des propositions dans le but d’éviter un conflit qui pourrait naître de cette mesure.

Article lié : Débat sur l’IUTS : La Coordination des Syndicats du Ministère en charge de l’Économie et des Finances fait son analyse


Les points de la plateforme :

Ce mot d’ordre sera reconduit si au terme de la grève, le gouvernement n’a pas répondu de façon satisfaisante à la plate-forme ci-dessous :

  • Arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat et amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie :
  • Suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du public et du parapublic, le remboursement des coupures opérées sur la base de la loi de finances gestion 2020 ;
  • Relèvement de l’abattement forfaitaire pour frais et charges professionnels à 50% ;
  • Apurement sans délai des retards d’avancement, de reclassement, de titularisation et correction indemnitaire avec incidence financière ;
  • Arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales :
  • Respect de la liberté de manifestation sur la voie publique (sit-in, meetings, marches, …) ;
  • Respect de la liberté syndicale notamment des conventions 87 et 98 (droit d’organisation, de grève et levée de toutes les sanctions prises à l’encontre de travailleurs pour raison syndicale) ;
  • Finalisation de la révision du Code du Travail dans le respect des dispositions des conventions de l’OIT et des avis pertinents du BIT ;
  • Opérationnalisation du check off ;
  • Suppression des nouvelles dispositions du code pénal révisé portant atteinte aux droits fondamentaux du peuple (liberté d’expression, droit à l’information, à l’insurrection, …) ;
  • Arrêt du pillage des ressources nationales ;
  • Accompagnement conséquent de la justice pour faire la lumière sur les crimes économiques révélés entre autres par les enquêtes parlementaires, les rapports de l’ASCE/LC, de la Cour des Comptes et du REN-LAC et la sanction de leurs auteurs ;
  • Dénonciation de la convention révisée du Rail avec Bolloré en vue de privilégier les intérêts de l’Etat et des populations ;
  • Elaboration d’un fichier unique informatisé du foncier pour une saine gestion du foncier ;
  • Recouvrement sans délai des sommes dues au trésor public par les contribuables indélicats et les hauts dignitaires ;
  • Relecture du code minier en vue de prendre en compte les intérêts du pays, recouvrement du fonds de développement local et arrêt des exonérations injustes accordées aux sociétés notamment aux sociétés minières ;
  • Garantie du droit à la sécurité des populations :
  • Accompagnement conséquent de la justice pour l’établissement de la vérité et le jugement des différents cas de crimes de sang notamment les dossiers de l’insurrection populaire, de l’assassinat des responsables de l’ODJ dans le Yagha et l’exécution des mandats d’arrêt émis par la justice ;
  • Mise en œuvre effective de l’article 2 de la constitution du 2 juin 1991 disposant que ‘’la protection de la vie, la sûreté et l’intégrité physique sont garantis’’ ;
  • Prise en charge adéquate des familles des victimes du terrorisme, des déplacés internes et adoption de mesures en vue de leur retour dans leurs localités d’origine ;
  • Le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président du Faso, l’expression de notre haute considération.


Nafissatou Vébama

Infowakat.net

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