La crise de lotissement dans le village de Kouba a pris une autre dimension. Même les morts ne sont pas épargnés dans cette crise qui secoue très fort certaines populations. En effet, selon le récit de Ouenyam Birba, porte-parole des manifestants, les partisans du maire les avaient « interdit d’enterrer (leurs) morts » dans le cimetière du village.
La crise du lotissement à Kouba est pleine de mystère. Après que des populations ont demandé des comptes au maire de Koubri sur sa gestion, ils disent avoir été traité de tous les noms d’oiseau et de tous les maux par les partisans du maire. Leurs nouveaux adversaires, à savoir les partisans du maire, empêchaient les membres de leurs familles de travailler et de s’épanouir dans ce village situé dans la commune de Koubri, à quelque 35 Km de la capitale burkinabè.
Rien ne leur était permis depuis qu’ils ont décidé de manifester contre le maire qui se trouve être le fils du roi de Kouba. En réalité, c’était comme s’ils manifestaient contre la famille royale. Et cela n’était pas du goût des frères du maire qui ont décidé de faire valoir leur pouvoir sur leurs terres. Selon les explications données par M. Birba, les partisans du maire sont allés jusqu’à fermer leurs magasins les empêchant d’exercer leur métier de commerce. « Magasins qu’on a construit avec notre propre argent », précise-t-il.
Aussi, parait-il que les mêmes partisans du « prince » ne permettaient plus aux familles des manifestants de se ravitailler en eau dans le forage du village. « Ils ont amené des soudeurs pour condamner le forage où allaient puiser nos femmes pour les empêcher de se ravitailler de l’eau de ce forage », s’est indigné M. Birba qui précise par ailleurs que ces forages ont été forés par le Gouvernement et non par les habitants de Kouba.
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Mais là où le bât blesse, c’est la discrimination faite aux morts dans cette affaire. « Les morts sont parfaits. Ils n’ont pas de mauvaises pensées, ni de résistance », affirmait un acteur cinématographie pour indiquer que les morts n’ont plus de compte à rendre à un vivant. Ils sont loin de cette vie pleine de vices. Mais la crise à Kouba, semble-t-il, est loin d’épargner les morts. « (Les partisans du maire) ont dit que nous n’allons plus enterrer nos morts dans leur cimetière parce que ce sont eux qui nous avaient donné la terre », a révélé le représentant des manifestants. Aussi, confie-t-il, « ils ont dit que si nous avons des morts, nous devons les griller pour les manger », l’autorisation d’enterrer à Kouba étant d’alors retirée aux manifestants.
Armand Kinda
Infowakat.net