Un drame horrifie la population burkinabè depuis quelques jours maintenant. Il s’agit de la révélation choquante de ces deux jeunes qui confient avoir été violés par un homme blanc. Les victimes dévoilent des informations qui sont tout aussi troublantes que révoltantes. Ces confidences si elles sont avérées, impliquent un problème bien plus sérieux qu’il en a déjà l’air. Ce ne serait peut-être que la partie visible de l’iceberg.
Les faits remontent à près d’un an pour l’un et deux ans pour l’autre. D’entrée, il faut saluer vivement le courage et la bravoure de ces jeunes. En plus d’avoir surmonté la gêne, ils ont bravé les menaces et pris des risques. En effet, ils confient avoir été menacés par le présumé violeur qui bénéficierait du soutien d’un pandore. L’heure est grave ; très grave. Il y a tant à dire. Par où commencer ?
Le présumé violeur en liberté et 5 témoins gênants en prison
Pour commencer, à ce que nous sachons, l’homosexualité, n’est pas tolérée dans le pays des Hommes intègres : ni nos cultures, ni nos religions, ni même nos lois ne cautionnent cette pratique sexuelle. En plus de commettre un acte horrible, l’expatrié aurait commis plusieurs infractions. En effet, si les propos des jeunes sont vrais, explique un expert en droit, le présumé auteur peut être poursuivi pour « viol et harcèlements ». Harcèlements à cause des menaces qu’il aurait proférées à ses victimes. Tout en déplorant l’absence de textes qui condamnent l’homosexualité, le juriste affirme qu’un auteur de viol peut écoper d’une peine allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. En outre, le juriste ajoute que l’on peut parler d’atteinte aux bonnes moeurs et à la morale, un crime qui est prévu dans les textes. Au moins, il y a possibilité de rendre justice un tant soit peu, même si l’homme indexé est toujours en liberté, probablement serein. Encore faut-il que la corruption ne s’invite pas.
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Dans la confidence des présumées victimes, il y a des informations qui, si elles sont vraies, sont inqualifiables. Il s’agit du soutien d’un gendarme dont bénéficierait le présumé auteur de ces actes immondes. Ledit gendarme aurait menacé au moins l’une des victimes d’emprisonnement au cas où elle porterait plainte. Son argument aurait été que le plaignant n’est pas mineur et que l’acte n’est pas interdit au Burkina Faso. Nous ne savions pas que l’homosexualité était autorisée au pays des Hommes intègres, encore moins le viol … Mais même si ces actes étaient légales (ce qui n’est bien-sûr pas le cas), que dire de l’autre jeune qui aurait été violé en 2016 alors qu’il était encore mineur ?
Et maintenant le proxénétisme homosexuel ?
En attendant, le jeune souligne que 5 personnes sont déjà emprisonnées parce qu’elles en savent des choses. Tout cela est très déplorable dans un Etat dit de droit, respecté pour les efforts démocratiques consentis ces dernières années. C’est encore plus déplorable venant d’un représentant de la loi, un représentant de la Justice. A quoi bon faire un pas en avant pour en refaire 2 en arrière ? La démocratie et la manifestation de la justice seraient-elles un mirage ? Heureusement, tous les hommes de tenue ne tombent pas bas. Il y en a encore d’intègres et la patrie en a besoin. C’est ainsi que le plaignant a bénéficié d’une oreille attentive au commissariat central. Mais il demeure de grosses zones d’ombre. D’après la victime E.S, le pandore qui l’aurait menacé est de la Gendarmerie de Boulmiougou. Comment se fait-il que dans une autre gendarmerie, les occupants semblent montrer un désintérêt vis-à-vis de l’affaire ? En effet, à Nongr-Massom, elle a « été classée sans suite » et à la gendarmerie de Kosyam, elle n’a pas non plus abouti, aux dires de E.S. S’agit-il d’une complicité ? Ou bien le pandore en question est-il haut placé de sorte à contraindre une autre gendarmerie à ranger les dossiers dans les tiroirs ? L’un dans l’autre, c’est un grand coup pour les droits humains et la liberté, d’autant que le gendarme aurait proposé au garçon de se taire moyennant de l’argent que le blanc lui donnerait. Le paradoxe est que le jeune affirme avoir contacté le blanc en question pour des soins dont il a besoin, à cause du viol. Le présumé auteur aurait prétendu ne pas avoir d’argent. Où en trouverait-il donc pour acheter le silence du jeune homme ? Si ces propos sont vrais, cela voudrait dire que l’auteur, en plus de ne pas regretter ses actes, n’en a cure de la santé de sa victime. D’ailleurs s’il avait des remords, nous doutons fort que le drame se répétât. Allez savoir si ce sont les seuls cas. Peut-être y aurait-il d’autres victimes tapies dans le silence par crainte ou par gêne. Les faits semblent dire qu’il n’est pas inquiété. Se croirait-il intouchable parce qu’il a des bras longs comme on dit ? Le plus douloureux dans cette histoire, c’est ce gendarme qui aurait mis d’autres jeunes en contact avec le présumé violeur, toujours d’après E.S.
S’agirait-il d’un réseau de proxénétisme ? Si un pandore est vraiment impliqué, jusqu’où l’est-il ? Quels sont ses rapports avec le blanc et qu’est-ce qu’il gagnerait à conduire ses compatriotes à l’abattoir ? Est-ce juste pour l’argent comme le laisse entendre E.S dans ses révélations ? Tant de questions qui attendent des réponses. Si seulement il s’agissait d’un mauvais rêve. Si seulement il s’agissait d’un mensonge monté de toute pièce. Si seulement, si seulement…
Arthur Zongo
infowakat.net
