Le mouvement syndical Burkinabè a retrouvé de l’élan. Désormais il a sans conteste recouvré de sa force mobilisatrice. Il profite ainsi de la disgrâce des organisations de la société civile dont l’image et le crédit ont pâti de leur implication sans la gestion de la Transition. Mais aussi et surtout du cafouillage qui règne en ce moment au sein des partis politiques où chacun veut être, selon une expression consacrée, la tête d’un raton plutôt que la queue d’un lion.
Elle semble loin l’époque où les syndicats peinaient à rassembler du monde dans leurs marches. Loin aussi le temps où l’écho des discours s’apparentaient à des prêches dans le désert. Toute chose qui faisait l’affaire du régime en place.
Reconquista actée
Depuis quatre ans les syndicats ont repris du poil de la bête. A tel point que certains hommes politiques n’hésitent pas à se rappeler aux bons souvenirs de leur militantisme syndical. Comme pour revendiquer leur part de succès. Que cela plaise ou non.
Entre réorganisions interne et rajeunissement des structures dirigeantes, les syndicats Burkinabè sont repassés à l’offensive et donnent incontestablement du fil à retordre au gouvernement. Ce 1er mai 2018 traditionnellement consacré à la commémoration de la fête du Travail, l’heure était encore à la démonstration de force.
Cette force qui, par moment, tend à déséquilibrer les acteurs du mouvement syndical eux-mêmes. Ouvrant ainsi la voie à l’expression publique des contradictions des uns, si ce n’est le jusqu’auboutisme des autres. Une chose est sûre, c’est qu’ils ont le vent en poupe en ce moment. Et il faudra compter avec eux pour les échéances à venir.
Jules SIMON
Infowakat.net