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Procès putsch : Le PM Zida aurait contribué à désorganiser le RSP selon le Major Badiel Eloi

Le Major Badiel Eloi a comparu ce lundi 9 juillet 2018 à la barre dans le cadre du procès du dossier du putsch manqué de septembre 2015. Il est accusé d’attentat à la sureté de l’Etat, de meurtre et de coups et blessures volontaires. L’accusé a  « partiellement » les faits en insistant sur  l’attentat à la sureté de l’Etat parce qu’il reconnait avoir donné des instructions à certains de ses éléments pour l’arrestation des autorités de la Transition. Il a confié que le premier Ministre Isaac Zida aurait contribué à désorganiser le corps.

« Tout est venu du Premier Ministre (PM) Zida. Il avait essayé de diviser les hommes (au RSP). Personne n’avait confiance à l’autre. On dormait pratiquement avec les armes. Il y a eu trop d’actes. En fin juin 2015, on m’a appelé aux environs de 19h à rejoindre urgemment le corps. Il y avait une réunion et pendant que des gens tentaient de s’expliquer il y a des hommes  qui tiraient en l’air. Certains ont même tenté de tirer sur des officiers », a témoigné le major Badiel Eloi à la barre, indiquant qu’il y avait de sérieux problèmes au sein du corps pendant que le PM Isaac Zida occupait le poste de Ministre de la Défense. Il confie plus loin que le PM Zida avait pris une décision interdisant les commandants du corps au poste de commandement.

« On n’avait même pas de papa »

« Pendant plus d’un mois le corps était désordonné. Quand vous finissez le carré d’armes vous ne savez pas à qui vous référer. On n’avait même pas de papa. Mais quand (Zida) est revenu sur sa décision, tout allait mieux au sein du corps. Malgré cela, il continuait ses manœuvres », a expliqué le major Badiel Eloi, confiant que Zida avait remis de l’armement à (ses hommes) pour faire tomber les chefs qui le dérangeaient, dont le général Gilbert Diendéré, le colonel Major Boureima Kéré et Céleste Coulibaly ainsi que le capitaine Dao. Toutes ces difficultés, selon l’accusé, aurait contribué à désorganiser le corps.

« Si vous continuez ça va m’énerver »

Le major à la barre a refusé de reconnaitre que l’acte posé par le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) le 16 septembre était un coup d’Etat. Pour lui, c’était juste une arrestation comme les instructions qu’il aurait reçu du général Diendéré par le biais du sergent-chef Roger Koussoubé alias le Touareg. « Notre mission était d’arrêter les autorités pas de faire un coup d’Etat », a-t-il tenté d’expliquer, ajoutant que c’est à la gendarmerie et devant le juge d’instruction qu’on leur a fait comprendre qu’il s’agissait d’un coup d’Etat.

Lire aussi : Procès du putsch : « Je n’ai pas été formé pour discuter de la légalité d’un ordre », Rambo

Me Pierre Sandwidi, dans son intervention pour comprendre la relation des faits tels que relatés par le major Badiel à propos de son client Roger Koussoubé, a plusieurs fois répété le mot coup d’Etat qu’aurait orchestré le major Badiel Eloi avec ses hommes. Cette répétition a offusqué l’accusé qui décide de ne pas répondre à certaines de ses questions. « Si vous continuez ça va m’énerver », assène-t-il, invitant Me Sandwidi à « rectifier » ses termes « coup d’Etat » en les remplaçants par « arrestation ».

Le Major Badiel Eloi qui cumule plus de 32 ans dans l’armée dit avoir fait toute sa carrière au sein de l’ex RSP. Durant toute sa carrière il n’a jamais désobéi à un ordre de son supérieur et aucun de ses subordonnés n’a désobéi à son ordre. Mais il affirme qu’il n’a jamais ordonné de patrouille dans la ville pendant les évènements. Selon son récit, il est « petit » pour ordonner une patrouille parce que l’ordre doit venir d’en haut. « Je n’ai pas envoyé quelqu’un faire une patrouille en ville. Je suis catégorique la dessus », insiste-t-il. Par contre il reconnait avoir envoyé ses hommes au conseil de l’attente pour renforcer un effectif et que ses mêmes hommes, sous ordre du capitaine Dao qu’ils auraient rencontré en cours de route, se sont retrouvé à la RTB (Télévision nationale).

Lire aussi : Procès putsch : L’affaire Zida s’invite encore dans les débats

Il reconnait aussi avoir eu des équipes d’intervention pour intervenir lorsqu’il y avait des éléments qui se retrouveraient en difficulté. Il dit avoir ordonné deux interventions mais à ces lieux, aucun morts encore moins de blessé ne lui a été notifié par ses hommes. « Les éléments sont là, ils peuvent le confirmer », a-t-il dit.

« Je regrette les morts »

Le major à la barre a regretté les 14 victimes occasionnées par le coup de force du RSP en 2015. « Je regrette les morts même si je les ai pas tué», a-t-il confessé. Et si le coup d’Etat était à refaire ? lui demanda Me Kam Olivier de la partie civile. « Avec trois ans passés à la MACA (Maison d’Arrêt et de Correction des Armées), même si vous étiez à ma place, vous n’allez plus le faire », soutient-il. Son interrogatoire se poursuivra à l’audience de demain mardi 10 juin à parti de 9h.

Armand Kinda

Infowakat.net

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